Soutien de Eloi Martinez

Eloi Martinez
journaliste
carte professionnelle n° 79494

Mon soutien aux abonneurs de l’Huma

Le journal de Jean Jaurès, puis celui du Parti Communiste Français, est indispensable au pluralisme dans ce pays qui est le mien, moi le fils de républicain espagnol qui a presque appris à lire avec Pif. Gamin, le quotidien était en bonne place dans notre petite cuisine d’un appartement à Puteaux en banlieue parisienne. J’ai le souvenir de ce journal engagé dans la lutte antifranquiste, j’avais dix ans dans les années soixante et je ne savais pas qu’un jour j’irai dans toutes les régions de France solliciter l’abonnement de longue durée auprès de nombreux anciens adhérents désabusés à qui nous expliquions que le journal reste un lien indispensable même là où le parti n’existe plus. Un travail comme un autre, oui, mais un travail politique. Michel Martinez, qui n’avait rien à voir avec ma famille, mais les Martinez sont nombreux, m’avait embauché à l’Huma en 1986, j’étais alors au chômage. Michel avait créé l’équipe des abonneurs à la demande Gaston Plissonnier depuis quelques années déjà. L’idée, c’était d’envoyer dans les régions des militants pour réaliser un maximum d’abonnements, les fédérations et les militants sur place nous aidaient à organiser les tournées. Nous avions tous la conscience collective de ce qu’apportait l’Huma. L’abonneur n’était pas un superman de l’abonnement mais celui qui prenait le temps de rencontrer et de convaincre.. Il n’était pas question alors d’une démarche commerciale mais d’une démarche véritablement militante. En 1988 j’ai pu, grâce à Michel Martinez, animer une équipe d’abonneurs en Midi Pyrénées lors du lancement des quatre pages en supplément sur cette région, grâce à nous et à nos 3000 abonnements longue durée réalisés en quelques mois le journal a pu financer le salaire de quelques journalistes. Ils se reconnaîtront. Pour ma part ce que je voulais c’est écrire. Pas grave, j’étais là, embauché par le journal qui a accompagné mon militantisme. J’en étais fier. Fier de travailler pour le journal qui militait pour la paix au Viet Nam, pour Angela Davis, contre les crimes du franquisme… enfin tout ce qui a fait mon attachement au journal de Jaurès et au parti communiste. Je suis d’autant plus mal à l’aise que ce journal m’a permis de devenir journaliste et je lui en suis reconnaissant. Je continue aujourd’hui à collaborer avec l’Huma, mon journal, peut-être plus demain… Mais peu importe, il était de mon devoir d’apporter mon soutien à celles et ceux qui le défendent sur le terrain pour qu’il continue à porter haut les valeurs de Jaurès et celles de la tolérance, de la justice et du combat pour la vérité!

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